Aujourd'hui, pratiquement personne sur le site, les touristes semblent déserter le Maroc (printemps arabe ? climat de crise ? attentat à Marrakech ? probablement un mélange de tout ça) mais l'état du site ne s'améliore pas. Beaucoup de choses sont dégradées, les explications (peut intéressantes) sont, la plupart du temps, illisibles car passées avec le soleil. Bref, un peu décevant. Heureusement que nous avons pris le temps d'y aller à pied, le paysage de la route/piste qui y mène est magnifique, pas de voitures, du calme et un soleil de plomb : très agréable.
Vendredi, nous quittons Meknès direction Rabat (qui se trouve à 150km) avec l'intention de s'arrêter au milieu pour faire une étape. Arrivée dans la ville de Khemisset (notre ville étape) pour midi car nous étions parti très tôt, on décide finalement de continuer un peu, ça fera une plus petite étape pour demain et en plus les prix des hôtels étaient tous trop cher pour nous. On s'arrête à la ville d'après (25km), Tiflet, mais là-bas, un seul hôtel et il est très cher, on se rend donc à la mairie, savoir si il est possible de dormir dans la Mosquée ou un gymnase ou n'importe quel autre local. On nous dit que non, mais qu'au village d'après (à 10km), à la protection civile, c'est sûr que eux il pourrons nous aider. On reprend donc les vélos pour Sidi-Allal-El-Bahraoui et on se rend à la protection civile (ce sont en fait les pompiers). Ils ne comprennent pas vraiment ce qu'on fait là et nous disent qu'eux non plus ne peuvent rien pour nous, par contre, au ministère de la jeunesse et des sports, eux il pourrons. Là bas, la personne de permanence ne peux pas nous aider sans une autorisation qu'on demande habituellement plusieurs semaine à l'avance, un coup de fil au directeur ni changera rien. On se rend alors à la Mairie et au bout d'une demi heure, on comprend qu'on n'en tirera pas grand chose. Entre temps, la nuit est tombée, le froid avec. On décide alors de boire un thé bien chaud dans un café, la dernière fois à la station essence où on avait eu le même problème, c'est comme ça que nous l'avions solutionné : en buvant un thé. J'en profite pour aller au toilettes, et en y allant, je remarque un petit escalier qui mène vers une toute petite mezzanine. Je demande au serveur à quoi sert ce petit étage. Il me dit "c'est pour dormir", alors je lui demande si on peu y dormir ce soir. Il rigole et il me dit que non, c'est pour les employé uniquement, nous, on va dormir chez lui !
Finalement, on se rendra compte que ce qu'il appelle "chez moi" c'est en
fait chez un de ses locataires. Larsen, le locataire, nous accueille de bon
cœur. Il ne parle pas bien français, mais comprend quelques mots. Avec les
gestes et Julian qui commence à se débrouiller en arabe, nous pouvons
communiquer. Larsen est conducteur d'engins de chantier, très mal payé et
travaille toute l'année sans vacances. Il nous accueille du mieux qu'il peu et
cela fait très chaud au cœur, comme beaucoup, il rêve d'aller en France gagner
plein d'argent. Sans nous demander notre avis, il nous prépare une ration de
pâtes avec pour seul agrément un peu de sel. Peut être que beaucoup de gens
auraient trouvé ça pas terrible. Sur le coup, j'ai trouvé ça très bon et j'ai
été très touché de ce repas pourtant si simple.
Le lendemain, il nous réveille à 6h30 comme convenu au café et nous mettons le
cap vers Rabat.
Meknès - Sidi-Allal-El-Bahraoui : 114 km